Le Verre

La transparence faite de sable et de feu.

Matière et altération

La matière

Le verre compte parmi les plus anciens matériaux de synthèse. Sa nature composée sous fusion le prédispose, sous l’influence du temps et de fluctuations des paramètres environnementaux, à la désintégration des composants initiaux par des mécanismes physico-chimiques. On parle de dévitrification ou d’altération du verre. Ce processus irréversible, qui peut mener à la disparition progressive d’artefacts, se révèle par de multiples modifications d’ordre mécanique et optique de la matière. À ces dégradations, s’ajoutent des fragmentations et la perte de parties d’objets.

Le verre devenu poreux par l’altération

Parmi les nombreux paramètres qui déterminent la nature et la rapidité de l’altération du verre, la composition de la matière brute joue un rôle décisif. Le verre altéré à cœur – en général des verres à fondant majoritairement potassique, très fréquents à partir du 9esiècle de notre ère – ou à feuilletage très avancé, a développé une porosité souvent importante pendant l’enfouissement. Ceci est rarement le cas des verres à fondant sodique, antérieurs au 9esiècle, qui peuvent présenter des altérations modérées, se traduisant essentiellement par la transformation de l’épiderme en de fines couches feuilletées ou des voilements. Afin de répondre aux exigences individuelles de chaque objet lors d’une intervention de conservation-restauration durable dans le respect des principes déontologiques, les produits et techniques appliqués sont essentiellement déterminés par l’état de conservation de la matière.

Les interventions

Intervention ou assistance au chantier de fouille en présence d’un verre fragilisé au niveau de la matière et/ou très fragmenté :

–  Consolidation in situ de la matière ou du plan de montage

–  Prélèvement,

–  Assistance par téléphone si impossibilité d’intervenir.

Gobelet carolingien altéré et fragmenté. Vienne Saint-André-le-Haut. 
© Équipe de Fouille, sous la Direction d’Anne Baud.
Voir aussi la fiche « Les gestes qui sauvent … », ainsi que les articles « Du sol à l’atelier de restauration : conseils pour la sauvegarde temporaire des verres archéologiques  

Les traitements de conservation-restauration

Basé sur un bilan sanitaire établi en amont, le protocole de traitement est défini en concertation avec les responsables des collections, afin de coordonner au mieux les souhaits du donneur d’ordre, les exigences de l’objet et les possibilités techniques compatibles avec la déontologie.

Divers produits et techniques sont à disposition pour la conservation-restauration des verres. Leur choix est déterminé par l’état de conservation de l’objet à traiter.

  • Mesures de conservation préventive post-fouille

Elles recouvrent diverses interventions nécessaires à la conservation et à l’étude post-fouille des objets et des informations qu’ils détiennent.

  • Consolidation de la matière et/ou de la structure morphologique selon nécessité.
  • Nettoyage par des moyens exclusivement mécaniques.
  • Remontage et collage.
  • Restitution de parties manquantes pour rétablir une stabilité morphologique (voir photos ci-dessous), améliorer la lisibilité ou procéder à une restauration plus complète.
  • Conditionnement pour conservation pérenne et déplacements des objets (images ci-dessous).

Conditionnement d’objets provenant d’un même site. Flacon et gobelet soufflés à la volée, antiquités gallo-romaines

MuséAl – musée et site antique d’Alba-la-Romaine

Conditionnement d’un lot de verres fragmentés

Centre Hospitalier Alpes Isère, Saint-Egrève. Fouille préventive d’Archéodunum, responsable d’opération : David Jouneau

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