Les Métaux

« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau » Anaxagore

Un état instable de la matière

Le métal est un état instable de la matière. En effet, il a toujours tendance à retourner à son état d’origine, le minerai, par des processus physico-chimiques complexes que l’on peut résumer sous le terme de corrosion.

L’état de dégradation d’un objet métallique est très fortement dépendant du milieu dans lequel il se trouve (site archéologique, musée, réserves) et de la nature de son métal constitutif. Hormis l’or, chimiquement inaltérable, le cuivre et ses alliages, l’argent, l’étain, le plomb et les ferreux présentent des sensibilités spécifiques aux paramètres de corrosion.

Les produits de corrosion sont une combinaison d’ions issus du milieu avec le métal ; par exemple, les oxydes et chlorures de fer, les oxydes et carbonates de cuivre, les sulfures d’argent… Certains de ces produits constituent des patines protectrices et esthétiques, d’autres sont très agressils et peuvent entraîner à terme une destruction totale de l’objet (corrosion active).

Enfin les altérations physico chimiques d’un métal lui font perdre ses qualités mécaniques. La corrosion interne et la minéralisation du métal peuvent provoquer de graves dégradations structurelles.

C’est ainsi qu’après leur période d’abandon et d’enfouissement, les objets métalliques nécessitent d’être identifiés, stabilisés, consolidés, restaurés.

Identifier

Il faut reconnaître le métal et identifier les produits de corrosion parfois, volumineux, qui le recouvrent par des examens visuels ou la radiographie.

Stabiliser

Stopper les processus de corrosion amorcés par l’enfouissement et réactivés par la découverte ou encore par le milieu de conservation, dans le cas des objets historiques.

Consolider

La migration des ions métalliques lors de l’enfouissement affaiblit la structure métallique. Il est souvent nécessaire de consolider ou de remonter des objets fissurés ou fracturés.

Restaurer

En archéologie, le nettoyage ou dégagement des surfaces est considéré comme de la restauration puisque cette intervention vise à retrouver le message historique ou archéologique de l’objet, dissimulé par les couches de corrosion. Comme le montre également ce travail effectué sur un tisonnier.